Victoire avec un prix

En lien avec un article écrit sur le site Huffpost Québec par Chloé Deraiche, dont le lien est le suivant…
http://m.quebec.huffingtonpost.ca/chloe-deraiche/comment-cela-se-fait-il-qu-en-2017-on-responsabilise-une-victim_a_23049853/?utm_hp_ref=qc-blogues

Monsieur et madame tout le monde ne devraient pas critiqué les situations qu’ils n’ont jamais vécu.

Oui tout le monde a droit à son opinion, mais trop souvent une opinion est l’équivalent d’un jugement.

Être victime en pleine violence conjugale, c’est vivre en mode protection de danger pour ses enfants et sois même.

Prendre ses cliques et ses claques, les petits sous le bras est trop souvent et malheureusement la pire chose à faire. C’est l’équivalent de mettre la main sur le révolver qui est pointé vers nous et de pousser le doigt de l’agresseur qui est sur la gâchette.

Et je ne dit pas non plus de rester, voyons… Cela prend beaucoup de courage et de force à le faire. Et si la porte ouvre, RUN MA GRANDE, RUN!!!!!

Les premières choses qu’un agresseur manipule, sont les sentiments, âme et esprit. Une fois que ses crocs sont bien ancrés, la victime ne voit plus la possibilité de partir ou de même réaliser l’envergure du danger rendant même parfois suicidaire.

Tant que le crime physique n’est pas commît, nous avons aucune protection de la justice. Et même encore là. Ce n’est pas pour blâmer la justice, mais il est très difficile de se battre et gagner notre cause quand nous vivons dans le danger. Le seul moyen de gagner est quand nous sommes six pieds sous terre.

Et même après avoir décidé de partir et rebâtir sa vie et sois même, le danger règne et rôde toujours près surtout quand il y a question d’enfants. Et ce n’est pas une injonction restrictive qui nous garde en sécurité. Un policier m’a même dit “aussitôt que tes enfants ont 18 ans, fait tes valises et change de pays car tu sera jamais en sécurité”. Ah bin oui tsé…. Damned if I leave, damned if I don’t.

Ce qui me fait sourire avec un goût amer, le fameux commentaire “le pire est passé, maintenant tu peux recommencer à vivre”. Big fucking bullshit!!!!

Le divorce, la guerre de la garde mais surtout la court criminelle. Attache ta tuque ma grande, parce que celle-là sera pas facile. Tu dois prouver que tu es une victime et non pas une conjointe frustrée qui fait de fausses accusations. Et ça, même quand les policiers ont plus que les preuves nécessaires pour mettre l’agresseur derrière les barreaux pour très longtemps. Vous allez me dire que c’est un juge qui a pris son petit café calmement en feuilletant le dossier qui va décider du sort de la victime et des enfants? Il arrive quoi quand après tout cela, un homicide résulte? Oups… la justice se retrouve avec du sang sur les mains? Mais non voyons…

Ah oui! Il faut pas oublié la famille qui savent que la victime souffre et endure le pire mais qu’ils ferment les yeux car pourquoi laisser aller la maison, le financier et faire vivre un divorce aux enfants et mal paraître dans la communauté. Endure ma fille, endure… C’est normal, une telle, une telle et une autre mangent des claques sur la gueule mais elles provoquent pas leur maris ELLES.

Et les amis dont il semble facile de juste partir.

Mais le pire! Après que la poussière retombe, qu’un certain temps a passé, le commentaire gagnant d’un oscar… “Bin là, cela fait longtemps qu’il t’a rien fait”… Je garde en mémoire un conseil très précieux d’un gentil policier “Quand tout semble calme, c’est là que tu gardes les antennes alertes car c’est là que tu es le plus en danger”

Are you fucking kidding me!!!!

Je pourrais expliquer de long en large exactement ce qu’une victime vit et faire comprendre à monsieur et madame tout le monde le pourquoi des choses, mais cela ne se fait pas en une couple de phrases.

Est-ce que nous sommes en perte de control? Oui

Est-ce difficile de partir? Oui

Est-ce que cela prend tout notre courage? Oui

Est-ce que cela est plus facile après être partie? Non, du tout.

Est-ce que nous voyons la lumière au bout du tunnel? Oui, éventuellement.

Est-ce que cela vaut la peine de vivre tout le bordel, la peur, le harcèlement, l’intimidation, l’angoisse, la colère et la haine qui vient avec la décision et l’action de partir? Oui, en OSTIE!!!!

CreditPhoto: @pierreouimetphoto Instagram

About Isabel Lima

Diamond in the rough, protected by a hard shell caused but abuse, but soft and warm in the inside. Writer, real estate and car junkie, God follower and mother of her children. Mary Kay Ind. Director, MakeUp Stylist. Speaker for women victims of abuse. Not your everyday superwoman but a SuperNova of a woman. View all posts by Isabel Lima

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